À Yalimapo, la mer gagne du terrain chaque jour, tandis qu’Awala, après avoir traversé une phase d’érosion, est désormais séparée de la mer par une épaisse mangrove. À l’échelle de la Guyane, la circulation des bancs de vase et l’érosion du rivage rythment la modification constante des paysages côtiers mais aujourd’hui, leur dynamique et la hausse future du niveau marin risquent de compromettre l’avenir des populations établies sur le littoral.

Alors dans la commune, pouvoirs publics et élus locaux réfléchissent à la possibilité d’un remblaiement avec du sable de la seule plage de tout l’ouest guyanais. Le déménagement progressif du village de Yalimapo vers Awala est aussi envisagé, même si des habitants arguent qu’historiquement, leurs prédécesseurs ne se sont déplacés que lorsque la situation devenait insoutenable.

Tels sont les enjeux, singuliers et universels, qui forment le fond de ce travail, né de la résidence photographique de Lara Gasparotto, en collaboration avec Marquisar Jean-Jacques, doctorante en géographie à l’Université de Guyane. Il en résulte une série d’images à l’atmosphère mystérieuse, prise entre ciel et eau, au cœur d’un paysage en pleine mutation.