Du 15 Novembre 2023 au 14 Janvier 2024
« Notre paysage est son propre monument »
Édouard Glissant, l’Intention poétique, 1969.
© (détail) : Léonard Pongo
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Cette année, s'il nous a paru intéressant d'aborder la notion de paysage, c'est parce qu'elle interroge le rapport contemporain de l'humanité – et plus particulièrement de nos sociétés – au vivant. Un paysage n'existe que s'il est regardé, c'est une relation entre nous et notre environnement, une manière de voir le dehors, une construction culturelle.
Aussi, à l'aune de cette citation d'Édouard Glissant – « Notre paysage est son propre monument » – il s'agira, avec cette nouvelle édition des Rencontres Photographiques de Guyane, d'explorer un paysage qui ne se limite pas à un espace physique ou encore à un décor statique duquel découlerait une expérience contemplative. Pour le poète martiniquais, le paysage n'est pas simplement une toile de fond pittoresque, il est un acteur dynamique, un personnage aux multiples visages qui se métamorphose au gré des rencontres, des croyances et des tentatives de transformation dont il est l'objet. Le point de vue se fond maintenant dans les récits, les traditions et les imaginaires de ceux qui l'habitent et le traversent. En constante évolution, il respire, bouge, change et se fait le témoin de nos existences.Ainsi, cette année, les propositions photographiques nous donnent à voir comment nos paysages, physiques, sociaux, intimes ou politiques, portent en eux les stigmates d'une histoire des dominations et comment chacun de leurs recoins garde les secrets de siècles de conquêtes mais surtout de luttes. Formés de toutes ces strates, ils sont après tout les protagonistes de nos histoires et c'est en tant que tels que nous nous attachons ici à les interroger. Le point de vue se fond maintenant dans les récits, les traditions et les imaginaires de ceux qui l'habitent et le traversent. En constante évolution, il respire, bouge, change et se fait le témoin de nos existences.
« Et vous, qu'avez-vous vu ? »
Durant deux années, nous avons donc construit pas à pas avec les photographes, nos résident·e·s, les commissaires, les chercheur·euse·s et l'ensemble de nos partenaires une programmation foisonnante de lectures protéiformes pour dire le lien émouvant et complexe que nous entretenons avec eux·elles. Nous avons laissé libre cours à l'expérimentation, fait la part belle à l'émergence et avons cherché à nous nourrir des expériences passées. Et ainsi, les travaux rassemblés nous fourniront les éléments réflexifs nécessaires pour faire de cette édition une véritable traversée de la question paysagère.
Avec toute l'équipe, nous espérons que ces regards feront une fois encore de notre biennale internationale des Rencontres Photographiques de Guyane un lieu privilégié d'échanges, de rencontres et de créations pour une 8e édition riche et en phase avec les questions de son temps.
Karl Joseph
Directeur de la biennale internationale des Rencontres Photographiques de Guyane
8ème édition
Biennale internationale des Rencontres Photographiques de Guyane
du 15 novembre 2023 au 14 janvier 2024
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Des expositions
Comme de coutume, nous avons eu à cœur durant ces deux années de préparation d’élaborer une programmation en lien avec le territoire. 14 expositions gratuites à Cayenne, Rémire-Montjoly, aux Îles du Salut, Awala-Yalimapo et Saint-Laurent du Maroni.
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Des rendez-vous
Du 15 au 22 novembre, venez nous rejoindre pour l’ouverture de la 8e édition de la biennale avec 8 premiers jours d’événements différents : vernissages, conférences, projections, visites guidées…
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Des visites guidées
Du 15 novembre au 9 décembre notre équipe de médiation vous propose comme d’habitude des visites guidées gratuites et sur réservation. Que ça soit pour un public scolaire, une association, une entreprise ou un groupe d’ami·e·s, n’hésitez pas.
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Un projet porté par l’association
Créée en 2012 pour porter le festival des Rencontres Photographiques de Guyane, l’association La Tête Dans les Images a pour vocation de promouvoir la photographie dans la région et au-delà.
Elle s’investit aussi depuis 2014 dans l’éducation artistique et culturelle pour les jeunes au travers de visites guidées d’expositions, d’ateliers longs, d’interventions courtes et de rencontres avec des photographes professionnel·le·s d’ici et d’ailleurs. L’association a mené des actions d’éducation artistique et culturelle auprès de jeunes à Cayenne, Rémire-Montjoly, Kourou, Saint-Laurent du Maroni, Awala-Yalimapo, Maripasoula, Cacao, Camopi. Aux quatre coins d’un territoire grand comme le Portugal, l’accès aux villages éloignés, souvent compliqué, se fait par avion ou en pirogue.
En 2015, La Tête Dans les Images a affiché sa volonté de contribuer à la préservation d’un patrimoine photographique guyanais quasi-oublié et souvent en voie de détérioration rapide à cause du climat équatorial. Des clichés provenant du travail de photographes régionaux·les de talent ont ainsi été redécouverts et valorisés. Cet axe, qui existe depuis les premières éditions du festival, s’est amplifié au fil du temps. L’association a ainsi pu mettre en avant nombre de travaux originaux pour qu’ils s’inscrivent dans le paysage photographique français, amazonien et sud-américain.
En 2024, la Maison de la photographie de Guyane-Amzonie doit voir le jour à Rémire-Montjoly pour faire rayonner avec plus d'intensité la photographie sur le territoire guyanais.